Grand Bleu sur Marie-Blanque

Une pause bien appréciée au sommet du col.
Une pause bien appréciée au sommet du col.

octobre 2010

 

 

Chronique d’un retour annoncé…

Rien depuis la fin Mars. Pas un récit. Mais je n’en ai pas marre d’écrire. Bien au contraire. Mais plus l’âge avance, plus j’ai besoin de temps pour faire mûrir les choses.
Je vous raconte aujourd’hui une histoire qui appartient à notre vie commune.

Quand j’ai la chance, un après-midi bleu d’Octobre ensoleillé, de partir à vélo avec un compagnon de route, et que nous décidons de monter en selle à Rébénacq, alors j’imagine que ces quelques heures seront un monde.
On est partis avec JP. Quand nous fûmes suffisamment éloignés des habitations, un kilomètre à peine après notre départ, nous mîmes pied à terre et pissâmes dans l’herbe du bas-côté.
Nous pensions que la route des bains-de-secours devait être encore plus dégradée que la dernière fois. Mais nous préférions monter par là. Pas envie du calvaire du Mourre, même si son revêtement est meilleur.
Le premier bonheur dans ce nouveau monde fut la découverte de l’asphalte neuf sur ce chemin que nous croyions perdu. Désormais on monte à Sévignacq sur du velours, survolant au fil des lacets des paysages qui m’émeuvent, autant de fois que je les vois.

Louvie-Juzon, Bielle. Des villages qui précisent les contours de l’âme d’une vallée. La montée vers Marie-Blanque était un enchantement. Ici le début Octobre est un été offert en prime, par le jeu de la montagne et de l’océan.
J’ai photographié mon compagnon en plein effort sur sa machine, mu comme moi peut-être par l’attrait de la gloire que l’on conquiert contre la pesanteur.
Arrivés au col c’est lui qui m’a photographié, et puis grâce au retardateur il nous a photographiés tous les deux, assis dans l’herbe au pied d’une stèle dédiée aux guérilleros espagnols qui ont contribué à la libération des vallées d’Ossau et d’Aspe.

Souvent nous croyons que les photos de nous-mêmes mentent. Nous voulons refuser ce qu’elles nous montrent. Or je me reconnais sur ces images. Avec ce que j’aime de moi, et ce que je déteste de mon visage.

Cette histoire appartient à notre vie commune car elle germe sur un terreau d’hommes et de femmes qui aiment le mouvement rond d’une roue, et qui aiment voyager assis sur du cuir, la tête au vent, et qui trouvent qu’à plusieurs on a moins mal aux jambes…


Yves.

Au départ de Rébénacq
Au départ de Rébénacq